Areva ne fait plus partie de la bourse de Paris

La configuration économique du monde est très dynamique et le rapport des forces en présence n’est pas toujours le même, car certains mastodontes s’effacent de l’échiquier économique et même géopolitique. Le secteur de l’énergie, cheval de bataille de plusieurs nations connait des sorts variés sous différents cieux. Le jadis géant du nucléaire français Areva quitte la Bourse de Paris. Cette mesure s’inscrit dans le processus de restructuration d’une entreprise financièrement abattue, menée par le gouvernement.

Le mastodonte Areva, désormais l’ombre de lui-même

Le gouvernement français contrôle à présent 98 % des actions d’Areva, ce qui implique le retrait sans option de la bourse de Paris. Cette démarche marque le dénouement d’un cheminement boursier initié en 1992 sous forme de certificats puis d’actions proprement dites à compter de 2011. L’action Areva, descendue jusqu’à 4.5 euros, avait pourtant connu une embellie en 2007, traversant le seuil des 80 euros. Cependant, la capitalisation du groupe a chuté, car passant de 25 milliards d’euros à seulement 2 milliards d’euros à ce jour.

La cotation des actions reste suspendue jusqu’à l’exécution effective du retrait obligatoire qui touchera 1,64 % des actions selon les précisions de l’Autorité des Marchés Financiers. Cette étape représente la dernière manœuvre pour retirer la côte du désormais ex-bras armé du nucléaire français. C’est dire la désastreuse chute d’un ancien fleuron de l’industrie nucléaire et de l’économie française. Mais quelle configuration attendre du processus de restructuration pilotée par l’État français ?

Mise en place du nouvel échiquier

Le plan de restructuration mené par le gouvernement prévoit le confinement d’Areva SA à une structure d’accueil pour les activités problématiques comme le chantier du réacteur nucléaire en Finlande. New Areva, désormais propriété étatique, va gérer le cycle du combustible (mines et traitement de l’uranium) et EDF quant à elle hérite de la branche des réacteurs dont l’opération de transfert devrait être finalisée d’ici fin 2017.

Tout ce processus sanctionné par une dépense publique de 4,5 milliards d’euros met fin à l’ère d’une jadis puissante multinationale française. À l’issue de cette vaste opération, l’État français contrôlera totalement Areva avec un total de 813.144.501 actions, représentant 98,25 % du capital et au moins 98,41 % des droits de vote, selon les précisions apportées par l’Autorité des Marchés Financiers.

L’État français est donc l’unique actionnaire d’Areva SA dont les seules attributions consisteront à rembourser ses dettes et de financer la finalisation de l’EPR finlandais. Cette sortie d’Areva SA de la Bourse est assez triste pour ce beau fleuron de l’industrie française.