La banque italienne Montei Dei Paschi di Sienna aurait subi une perte sèche de plus de 3 milliards d’euros au titre du premier semestre en raison de provisions pour créances douteuses. Après avoir été secouru, l’État italien qui a injecté des fonds, près de 5,4 milliards d’euros pour la sauver de la faillite, la banque refait un grand flop presque autant que l’année précédente pour une perte de 3.2 milliards d’euros.
Plan de sauvetage de la Banco Montei Dei Paschi Di Sienna validé par l’Europe
Après 06 mois de dures négociations, l’État italien et la commission européenne sont finalement parvenus à un accord pour un sauvetage de la banque toscane. Fragilisée et abattue par le poids de ses créances, la banque a obtenu un versement d’environ 8 milliards d’euros soit 3,4 milliards d’euros de la Commission européenne et un versement de 4.6 milliards injectés directement par l’État.
Ce plan de redressement prévoit de mettre l’accent sur les services aux clients, générateurs de commissions avec des bénéfices attendus 0,6 milliard en 2019 et 1,2 milliard d’euros net en 2021. « Nous avons autorisé, conformément aux règles de l’Union européenne (UE), l’injection de capitaux dans BMPS par l’État italien, qui aidera la banque à faire face à ses besoins en capital si la situation économique venait à se détériorer de manière inopinée », a commenté la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
Une opération dite de renouveau
Il est possible que l’État dédommage les détenteurs d’obligations non garanties et monte jusqu’à 70 % d’avoirs cet automne, le reste étant aux mains d’investisseurs institutionnels. En contrepartie de cet accord sur le plan de recapitalisation et de restructuration de la plus vieille banque italienne, la banque Monte Dei Paschi cède pour 28,6 milliards d’euros de créances douteuses au cours des 4 ans à venir par le biais d’un transfert vers une structure de cantonnement à capitaux privés.
Elle s’engage aussi à réduire ses effectifs de 6000 emplois représentant un pourcentage de 22 % sur l’effectif total (soit 25000) ; ainsi que la fermeture de 500 agences sur 1900 que compte l’institution financière. Grâce à ces mesures, la banque aurait déjà perçu 5,5 milliards d’euros de dépôts au deuxième trimestre, conséquence de la recapitalisation.
Le ratio de capital CET1 est monté depuis fin juillet à 9.1 % contre de 8,2 % en 2016. On aboutirait d’après les prévisions à 9,44 % le premier janvier 2018, pour atteindre 12,7 % en 2019 et 14,7 % en 2021.